Comment chasser le temps ?

A Kerguir, il s’efface
La porte est ouverte
Un enfant entre
Un autre sort

C’est la vie sans l’Adversaire
Le Lieu du rire
Et du plaisir

Recréons nos cerveaux d’enfants

Quelquefois avec Tad Koz
J’aime aller à la rivière au bout du champ
C’est loin mais je rejoins tout un monde
de vies et de couleurs
le jaune et le rouge brun des sédiments
le sable qui brille en profondeur
les feuilles voguant à la surface de l’eau
les arbres le long de la rivière
m’emmènent très loin

Quelquefois avec Tad Koz
on parle de tout et de rien
et je fais glisser le sable entre mes doigts
Tad Koz s’asseoit non sans mal
Je lui demande :
-Pourquoi ta jambe est droite ?
Il me répond :
-C’est une séquelle de la guerre
J’ai eu çà en Allemagne
Je suis tombé malade
quand j’étais prisonnier.
Un bon chirurgien m’a opéré.
-Pourquoi t’étais prisonnier ?
-C’est quoi un chirurgien ?

Nos conversations s’arrêtent
au hasard de ce que je regarde
un poisson qui passe dans l’eau
le soleil qui m’arrive dans les yeux
çà me fait rire
On se lève et on longe la rivière
encore un peu plus loin
Vers un nouveau monde qui nous attend

Aller l’été à la rivière en
Longeant les murs de mûres bleus
Iriser le ciel du nom où se
Noient les mousses du Pont romain
Eclore les vers de mai guidés